L’Europe, et tout particulièrement la France, pourrait faire partie des premiers bénéficiaires de ces jets privés électriques pour son aviation d’affaires, et ce dès 2024.
En effet, en vue des jeux olympiques de 2024 organisés à Paris, le gouvernement a exprimé son envie d’avoir ces “taxis aériens” opérationnels. C’est d’ailleurs pour cela qu’est actuellement organisé le RE.Invent Air Mobility Challenge : une trentaine d’opérateurs – dont plusieurs spécialisées dans les eVTOLs – travaillent et réfléchissent à leurs utilisations dans Paris et sa région. Pour Choose Region et les groupes ADP et RATP, qui s’associent à cette occasion, «les avancées de la propulsion électrique, de l’avionique, de la technologie de vol autonome, de l’intelligence artificielle et des réseaux de communication 5G donnent à la mobilité aérienne la capacité de révolutionner la mobilité urbaine.” L’initiative, dont les résultats seront dévoilés lors des jeux olympiques, serait “une opportunité pour la région Île-de-France, les pouvoirs publics, le secteur privé et les laboratoires de recherche de s’associer afin de relever les défis complexes posés par l’intégration et le déploiement de la mobilité aérienne urbaine en région Ile-de-France.”
Les eVTOLs, très peu bruyants et plus écologiques que les autres alternatives aériennes, permettent aussi et surtout une grande facilité d’accès grâce au décollage et atterrissage vertical. Ce service aérien pourrait donc s’adapter parfaitement à la vie urbaine de la capitale. Les eVTOLs sont encore et souvent référés comme des “taxis volants”, mais c’est parce qu’il s’agit d’un marché encore peu exploité de véhicules personnels aérien. Et ce marché s’apprête à être comblé par les plus grands opérateurs, qui ont annoncés récemment l’arrivée de nouveaux eVTOLs pour l’aviation d’affaires.
Airbus a annoncé le premier vol de son City Airbus NextGen pour 2023 : “CityAirbus NextGen est un eVTOL complètement électrique de quatre places, un multicopter avec des ailes. Il peut parcourir jusqu’à 80km et à une vitesse de 120km/h, en faisant un outil parfait pour se déplacer avec zéro émission carbone dans les mégalopoles. Après plusieurs validations, dont 242 vols test et plus de 1000 kilomètres parcourus, le premier vol du prototype est prévu pour 2023.”
Quant à Eve Air Mobility, l’unité de mobilité aérienne urbaine d’Embraer, elle a déjà signé plusieurs accords. Plus de 1785 pré-ventes ont eu lieu pour son futur eVTOL à cinq places, prévu pour 2026 et censé pouvoir parcourir 96 kilomètres à une vitesse de 201 km/h.
Pipistrel est aussi impliqué dans ce marché de l’eVTOL pour l’aviation d’affaires avec son “Miniliner” : un avion de ligne fonctionnant à piles combustibles. Fait pour le transport régional, ce petit avion à propulsion hybride (hydrogène – électrique) pourra transporter jusqu’à 19 personnes. Le but serait de faciliter les connexions inter-aéroports. A noter que ce n’est pas le premier essai pour Pipistrel, qui était déjà sur le marché avec son “eVTOL 801”, un avion de tourisme capable de transporter 5 passagers.
Ces avions électriques permettront donc d’avoir de nouvelles options de déplacement, surtout dans les milieux urbains. Tout en restant une option plus écologique grâce aux propulseurs électriques et/ou hybrides qui réduisent les émissions carbone. Le dernier challenge, pour les régions, sera de réfléchir à la meilleure façon d’introduire ces services dans un milieu urbain, pour une transition fluide vers une toute nouvelle mobilité aérienne.